1ère étape, 30 mai : Boudry
C'est reparti !!!! Youpiee !
Actuelle tenante du titre des championnats du monde neuchâtelois, j'enflle en ce dernier mercredi de mai maillot, casque et gants pour partir à la conquête d'un huitième sacre. Mais la concurrence est rude cette année. Les courses rapides sont chaque années plus difficiles pour ma pompe vieillissante et ce n'est pas l'envie de me battre qui manque dans le peloton de départ. Nombreuses sont celles qui voudraient à leur tour inscrire leur nom au palmarès. Tip top pour le suspens :-)
19h02. Nous nous élançons, dames et tandems dans le même groupe. La route est large. Les favorites sont devant. Je reste au chaud, tranquillement. Les gens s'observent dans ce premier kilomètre qui prend des airs de balade. Mais dès que la pente approche, les attaques commencent. Une première fois sous l'impulsion de Marine. Nous revenons au train. Tout le monde a des fourmis dans les jambes. Le tempo augmente, ceux qui peuvent tenir tiennent, et nous nous retrouvons à 4 ou 5 devant. J'ai du jus, je suis en forme, et j'accélère encore. Je prends quelques dizaines de mètres d'avance. La première montée est régulière et me permets de soutenir mon effort. Petit à petit, Marine revient. Elle me dépasse et je ne parviens pas à la suivre. Au bas de la descente, c'est Christelle qui me rejoins et me passe. Pas grave, je poursuis ma route au mieux.
Les kilomètres passent. Nous jouons au chat et à la souris avec Christelle. Après trois quarts de la course, elle parvient à défnitivement s'éclipser. Je la vois au loin revenir sur Marine. Leur combat risque d'être beau. Le mien se joue désormais avec moi-même. Chaque seconde peut compter au final. Je donne donc tout ce qu'il me reste pour terminer au plus proche de la tête de course. Au final, 36 secondes
Un tout bon résultat et une première étape magnifique, autant par sa lutte, son parcours, sa météo clémente et sa bonne humeur habituelle.
Vivement la semaine prochaine à Bevaix. Je n'ai pas dit mon dernier mot :'-)
2e étape, 6 juin : Bevaix
Le temps est menaçant, et d'après les radars, nous allons nous faire rincer. Par chance, je peux faire mon échauffement au sec et me rendre sur la ligne de départ avant les premières gouttes. L'envie de batailler est là et tout serait vraiment au mieux sans une ventre gonflé et douloureux. C'est souvent comme ça ces derniers temps, et je ferai avec.
Le premier groupe vient de s'élancer. Nous le suivons de peu. A peine les deux premiers virages passés, il commence à flotter. Je reste avec le groupe de tête dans la portion plate du début de course. Les choses se dessinent dans la première montée, raide et relativement longue, mais sur le bitume. Sous un déluge, Pauline prend la tête et fait une course d'enfer. Je la suis de peu. Chrystelle lâche un peu de terrain, Marine revient au train. Nous grimpons bien. Arrivées en haut, Pauline est toujours légèrement à l'avant. Nous parcourons les quelques kilomètres suivants avec Marine. Le terrain est détrempé. Entre la pluie et le peu de lumière, nous avançons un peu à l'aveuglette dans les descentes. Sans casse heureusement. Au bas de la deuxième montée, Christelle nous a rejoins. Nous revenons un peu sur Pauline. Un tire groupé.
Quand tout à coup, il y a d'autres filles devant. Joanie, Léonie, plein de gars aussi. Je jurerais que certains, je les avais déjà dépassés ...
Le défilé des gens continue. Il y a un monde fou, nous sommes bouchonnés. C'est sûr, il y a un bug. Un peu déconcentrée, je perds du terrain sur mes concurrentes et finis la course un peu moins à l'arrache.
Bilan du sénario, une rubalise ayant été arrachée la moitié des cyclistes ont sans le savoir pris un raccourci qui leur a permis de couper une boucle de 2 kilomètres. Impossible de savoir qui est passé par quel chemin. Dans le doute, les organisateurs décident d'annuler l'étape et de donner à chacun le temps final de 50 minutes afin de ne pas influencer le classement. Du coup tout le monde a gagné !!!! :-)
3e étape, 13 juin : Les Ponts-de-Martel
Pour une fois aux Ponts, il ne pleut pas. Le terrain est gras, mais nous garderons au moins la tête au sec. Cette troisième étape nous conduira à travers la vallée de la Sagne, sur un parcours relativement plat et roulant.
Partant à Val Gardena le lendemain matin de bonne heure pour un marathon UCI important pour ma saison, je décide de préserver mon vélo semi-rigide de tout accident. Je me rends donc sur la ligne de départ sur mon Spark Contessa. C'est tout de même un excellent vélo, mais ma fois un peu plus lourd à cause de la suspension arrière. Il faudra que je m'arrache un peu plus dans la seule montée du parcours. En dehors de celle-ci, ce ne sera peut-être pas un gros désavantage.
Tout le monde est là. Nous sommes concentrées. Chose assez rare à la Trans, il y a un long moment de silence les dernières secondes avant le départ. Digne d'une vraie coupe du monde. Les quatre premiers kilomètres sont plats. Deux tandems prennent les devants et nous sommes heureuses de les suivre paisiblement. Nous aurons assez à batailler plus loin. Arrive LA bosse de la course. Pas de temps à perdre. Je suis bien, j'ai eu le temps de prendre un rythme de course et je peux partir à l'avant. Le groupe s'éssaine progressivement. Chrystelle est dans le dur, Pauline craque un peu plus haut. Nous nous retrouvons avec Marine dans la partie plus technique du parcours. Elle va vite. Je m'accroche. Elle me prend un peu de terrain dans la gadoue, mais je ne vais pas moins vite à la descente et parviens à revenir une fois à nouveau dans la valée. Top !!
Il nous reste alors huit kilomètres de plat à parcourir. Il nous faut absolument être en groupe. Pauline et Chrystelle n'étant plus en vue, nous sommes consciente de pouvoir porter un coup au général ce soir. Nous nous motivons mutuellement, et encourageons les messieurs autour de nous à également donner le meilleur. Les kilomètres défilent à vitesse grand V. Nous arrivons dans le dernier. J'essaie tant bien que mal de creuser un petit écart sur Marine mais n'y parvient pas. Elle passe devant, redémarre plus vite à la sortie du virage, je reviens. 500 mètres, un lac à traverser. Je fonce droit dans l'eau, elle décide de le contourner. Nous ressortons ensemble, moi dans sa roue. Mais la giclette me manque sur mon Tout-suspendu et à l'accélération, elle parvient à s'échapper. Elle file ... à fond, j'essaie de revenir ... aussi à fond. Nous sommes lancées, l'écart se réduit, dernier virage, je reviens ... Mais la ligne est déjà là et il aura manqué 100 mètres. Résultat, je finis une seconde et 1 dixième derrière.
Me voilà donc maintenant deuxième du général, à 37 secondes derrière Marine et à 1'45 devant Chrystelle. Le suspens demeure entier !!!
4e étape, 20 juin : Le Quartier
Il fait beau, il fait chaud, je suis super motivée. Ce soir, c'est la bonne !!! Pour une fois, mon ventre ne me joue pas trop de mauvais tours et les jambes semblent performantes. Je vais tout donner !!!
7h02, comme chaque fois, nous nous élançons sans nous exciter sur la première partie plane et goudronnée du parcours. Un petit kilomètre avant d'attaquer les choses sérieuses. Je place à l'avant dans le chemin blance et essaie de m'en aller au plus vite dès les premières difficultés. Le rythme est élevé mais nous sommes toujours bien regroupées. C'est dans la première montée goudron que j'espère faire un petit trou. Je démarre à fond, le regard vers l'avant, confiante ... lorsque je vois Marine qui me dépasse tranquillement par la droite, puis Pauline. Aïe ... ça s'annonce assez mal. Je fais tout ce que je peux pour tenir leur rythme, en vain. Je parviens tout de même à rester devant Chrystelle pour le long single technique montant où je sais qu'elle aurait largement pris les devants. Du coup, nous restons ensemble. Nous nous entraidons pour limiter les dégats au maximum sur le faux-plat montant du retour et trouvons de bonnes roues pour les derniers kilomètres. Il reste un petit bequet. Chrystelle est plus explosive et part devant. Malheureusement, elle dérape au bas de la descente. La voyant tout de suite se relever, je ne me fais pas de soucis pour sa santé et file vers ma troisième place d'étape. Caramba ... encore raté pour la victoire. Il me restera une dernière chance mercredi prochain à Chézard. Et je ne vais pas faire les choses à moitié, histoire de finir en beauté :-)
5e étape, 27 juin : Chézard-St-Martin
Dernier rendez-vous de cette Trans 2018 et dernière chance pour moi de remporter une étape. J'ai déjà fait une croix sur le général. Marine a trop d'avance et j'espère de tout coeur qu'elle n'aura pas de problème mécanique.
Originalité du jour, le départ est donné deux kilomètres plus haut que l'arrivée, histoire de ne pas dépasser les 500 mètres de dénivelé positif durant la course. Dès le début, Chrystelle impose un tempo convaincant. Nous nous retrouvons vite à quatre. Pauline tient bien, Marine est un peu en chasse-patate et peine à revenir sur notre petit groupe. Nous roulons à vive allure vers le col de la Vue-des-Alpes.
En forme, je me demande un instant si je devrais essayer de partir devant. Mais j'ai peur de me retrouver seule au retour contre le vent et de me faire bouffer comme lors des denières étapes. Je reste donc sagement dans le mouvement. Ayant récupéré un peu, Marine attaque une première fois. Chrystelle réagit vite, nous revenons au train avec Pauline. Marine toujours devant, nous rejoignons la route goudronnée qui mène au col. Elle accélère petit à petit. Ca devient vraiment dur de tenir, mais j'ai vraiment très envie d'être en tête au sommet, histoire de garder cette belle image en mémoire. Le public est nombreux. Je m'arrache et passe devant, puis l'ambiance fait le nécessaire pour que j'y reste, un grand sourire aux lèvres.
Après ça, je lève le pied. Je n'ai que 20 mètres d'avance et ne pourrai pas les tenir dans le vent. Nous nous retrouvons les même quatre au début de la longue section de pâturages. Marine roule en tout-suspendu et a un bon rendement. Elle accélère progressivement. Pauline lâche en premier, puis Chrystelle. Je sais que ma seule chance de gagner aujourd'hui est de tenir le coup. Je m'accroche, perds parfois quelques mètres, revient, fais l'accordéon et nous débouchons finalement à deux sur la dernière grosse partie montante. La route est raide mais goudronnée. Mon vélo est plus léger ce qui est maintenant à mon aventage. Malgré tout, je ne parviens pas à passer devant. Je peine même à garder sa roue, et finis par céder. J'arrive au sommet avec quelques dixaines de mètres de retard. A nouveau dans des prés, cet écart augmente encore un peu. Il reste la descente. Je bascule au son du cor des alpes et me lance dans une folle course-poursuite. Je ne suis pas un manche, j'y crois, mais je n'y arriverai pas.
Pas grave. J'ai pris plaisir au jeu et à la bataille. Elle est en vue lorsque nous approchons de l'arrivée. Je coupe mon effort un peu avant la ligne et savoure cette belle deuxième place qui me convient tout aussi bien.
Une immense merci
Tenante du titre pendant 7 ans, je me suis fait un point d'honneur de venir chaque année défendre ma couronne. La situation sera différente en 2019. Aucune pression, aucune obligation, mais pourquoi pas tout de même l'envie de revenir chatouiller les meilleures :-) L'avenir nous le dira et la porte reste grande ouverte !!!
à mes concurrentes de ce mois de juin pour leur combativité pleine de bonne humeur
à Sportplus pour la magnifique organisation de cet évènement incontournable du vtt neuchatelois
aux bénévoles sans qui toutes ces belles aventures ne seraient pas possibles
aux commerces et sociétés locales qui nous gâtent à chaque bon résultat
au public pour leur présence nombreuses et leur encouragements toujours bienvenus
à Monsieur Nyfeler pour les magnifiques images mises à disposition semaine après semaine sur Photoload.ch
