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Canyon Roc Marathon

Vendredi 12 octobre 2018 à Fréjus en France


3e dame
en 5h15'58''

 


2018, une édition pleine d'incertitudes !!!

Nous sommes dans le Var depuis deux jours avec Stephanie Métille. Frejus est une étape sur la route qui nous mènera à Girone pour une course dimanche.

Mardi, grand beau. Nous arrivons sur place en fin d'après-midi et prenons possession de notre petit appartemen au Cap Esterel. Souper sur place avant une bonne nuit.

Mercredi, nous nous levons assez tôt pour terminer notre reco avant l'arrivée de la pluie. Presque réussi. Nous nous faisons rincer uniquement à la fin, rien de bien méchant

Jeudi, c'est le déluge. Les courses du jour sont annulées, les rivières débordent de partout, le Var est sous l'eau et nous vaquons à nos obligations les pieds dans la gadoue. Au même titre que les cours d'eau, les organisateurs sont un peu débordés. Il est l'heure de me coucher, et je ne suis toujours pas sûre à 100% que notre marathon du lendemain aura lieu. Du coup, ma nuit est agitée, et tous les scénarios me passent par la tête. Nous ne serons vraiment sûres qu'un fois rendues sur place.

Vendredi, 4h30. J'émerge une demi-heure avant mon réveil. Pas pire. Ca me laisse un peu plus de temps pour la digestion. Je prends mon petit-déj habituel et à 6h, nous nous mettons en route direction le départ. Je m'installe sur mon rouleau à 6h30. Des cyclistes se dirigent déjà vers le départ. Personne ne semble revenir. La course a certainement lieu. 7h15, je me mets dans la file pour rejoindre la ligne. Normalement, en tant qu'élites UCI, je devrais avoir un accès facilité. Mais avec les 1500 participants qui sont tous dans les mauvaises files, c'est la cata. Je ne suis heureusement pas la seule et le départ devra être repoussé un peu.

7h35, tout le monde est enfin au bon endroit et c'est parti. Pour changer, je prends un départ catastrophique. Après 50 mètre, je m'enlise dans la première immense flaque de boue, puis reste scotchée dans l'herbe détrempée de la base nature. Je me retrouve rapidement aux arrière-postes. Les premiers kilomètres sont à plat et je me débats pour rester au contact du groupe. Au niveau des dames, je dois être à peu près dernière.

Progressivement, le chemin devient plus large et commence à monter. Je trouve enfin un rythme et dépasse moultes gars. Petit à petit quelques filles aussi. Je vois Steph, la dépasse dans un montée, lui souhaite une bonne course et prends les devants tout gentiment. J'ai du mal à souffler et le ventre gonflé. Une autre fille se présente devant. Je la passe également.

Nous arrivons au Fournel, une des descentes mythique du parcours. Comme tout est mouillé, nous ne sommes pas trop sûrs de la manière dont ça va passer. Et bien ... tout parfaitement bien. Je passe tout droit, là où les autres autour de moi n'osent pas. Il y a plein de spectateurs et c'est super sympa. Arrivés en bas, nous traversons notre première rivière. Deux jours avant, le chemin était sec ... Aujourd'hui, j'ai de l'eau jusqu'à mi-cuisse. Heureusement, il ne fait pas froid, et de toute façon, nous sommes déjà trempés. Je remonte sur mon vélo pensant que le bain était terminé. Que nenni !!! Cette fois ce n'est pas une rivière, mais un fleuve qui se présente à moi. Je me marre un coup en voyant les grands gaillards passer devant moi, soulève ma bécanne et m'enfonce dans les flots. J'en ai jusqu'au maillot :-)

Les freins sifflent, le vélo grince, mon cuissard fait splitch splotch, et la course continue. Environ 45 minutes plus tard, j'arrive à Roquebrune. Nous sommes au tiers de la course et d'après Georges qui me fait le plaisir de me ravitailler, je suis 8e. Pas sûre que je batte aujourd'hui ma 6e place de 2014. Une longue bosse, une fille que je dépasse. Entâme de la bosse suivante, une autre concurrente que je laisse en plan. Je trouve une magnifique locomotive pour le montée vers Valdingarde, point culminant du parcours. Le rythme est élevé, mais je tiens bien le coup. Si je lâche la roue de devant, ce ne sera de toute façon pas moins dur, mais bêtement plus long. Je revois George au sommet. Il me dit qu'un fille n'est pas bien loin devant. Je fonce avec plaisir dans la descente. Très à l'aise sur mon vélo tout-suspendu, je ne réfléchis pas trop et fonce, slalomant entre pierres et ruisseaux. J'arrive en bas, ma concurrente est là, hésitant à se lancer au travers d'un nouveau fleuve. Une bénévole parle et fait des signes sur l'autre rive. Les flots sont bruyants et ce n'est qu'après avoir plongé dans l'eau que je comprends qu'elle indiquait le meilleur chemin. Trop tard. Je suis dans la cuvette, de l'eau jusqu'au nombril :-) Je ressors en me marrant ... criii criii splitch splotch ... :`-) Mais la Lituanienne est derrière. Comme elle est physiquement beaucoup plus forte que moi, elle reviendra dans les montées par deux fois. Après, je ne la verrai plus. Les kilomètres passent. Nous arrivons au col du Bougnon. Tout près de la route départementale, le public est nombreux sur ces 150 mètres de chemin très raide. Les encouragement sont abondants et bienvenus. Au sommet, Georges est au rendez-vous avec la bonne nouvelle que je suis maintenant 5e, à 1'30 de la quatrième et 2'30 de la troisième. Rien d'impossible sachant que je ne câle pas encore et qu'il reste au minimum 1h30 de course, dont une partie encore bien technique. J'avance progressivement, les yeux devants. Dix kilomètres passent et rien ne change. Je commence à me dire que 5e ce n'est pas pire. Mais arrivant au fond d'un gros bequet avant Saint-Aygulf, des gens me disent qu'un fille est juste devant. Pas de doute, je la vois au loin. J'avance ... elle est de moins en moins loin :-) Nous sommes presque ensemble au sommet de la bosse. Vu le retard que je viens de boucher, aucun doute qu'elle a câler. Reste à trouver le bon moment pour la passer et lui faire comprendre que rien ne sert d'essayer de s'accrocher. L'opportunité se présente un peu plus loin. Je coupe un virage, me retrouve devant et fais un trou assez rapidement. Fin de la descente. Je jette un dernier coup d'oeil derrière. Elle n'est pas loin, mais suffisamment pour que mon regard se porte à nouveau vers l'avant. J'arrive à la plage de Saint-Aygulf. Alors que je débats pour sortir du tas de sable, Georges (qui est décidément partout. Trop bien) m'annonce 45 secondes de retard sur la troisième. C'est beaucoup mais jouable. Je suis au taquet, autant pour ne pas me faire suprendre par un éventuel retour de l'arrière, que pour aller chercher un podium inespéré. Je passe le chemin un peu accrobatique des douaniers. Cette portion de route me permets de revenir sur un concurrent masculin. Comme les 5 derniers kilomètres sont du plat, autant faire l'effort pour arriver à le recoller et rentrer dans sa roue. Je suis avec Monsieur. Après cette petite boucle de 10 minutes, je repasse sur la plage et Georges me dit que j'ai repris 15 secondes sur les 45. Trop trop beau !! Je me fais toute petite dans les roues de mon armoire à glace et nous fonçons à 35 km/h en direction du podium. Je la vois ... la championne de France. Elle est juste devant... et le temps d'un courant d'air, elle est juste derrière !!! Je n'ai que le temps de voir que son genou droit est amoché. Il reste deux kilomètres. Le chemin est moins roulant et je perds ma locomotive. Mais j'ai maintenant de l'avance. J'appuie tout ce que je peux sur mes pédales, le coeur léger, le sourire naissant. Dernière ligne droite, un kilomètre, retour dans le champs, 500 mètres ... une chicane, 400 mètres ... de la boue, 300 mètres ... personne derrière, 100 mètres ... ça pue la gadoue, et finalement ... l'arrivée ... les mains levées.

Magnifique journée d'aventure et de vtt.

 

 


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