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Eigerbike

Dimanche 11 août 2019 à Grindelwald, Berne


3e dames
en 5h44'01

 


6h58 à ma montre, le peloton s'élance en descente, sous conduite pour les deux premiers kilomètres. Une fois à Grund, nous bifurquons en direction du village de Grindelwald. Le début de la bosse est raide, de quoi se mettre en jambes et estimer les forces en présence. Je reste debout sur mes pédales, motivée, les jambes légères. Nous passons une première fois par la ligne d'arrivée. La montée se poursuit, elle durera plus d'une heure. Je suis assez à l'avant du groupe, avec Esther Süss et Ariane Luthi. Tout va bien. Cette portion de route goudronnée me convient bien. L'adhérence et la pente sont idéales et le rythme élevé nous permettent de lâcher Ariane. Un gars me passe. Me sentant bien, je me décide à le suivre. Ester renonce. Je suis seule dame devant ... une première ... incroyable. Même si l'écart ne grandit pas beaucoup, je m'éclate aux avant-poste et savoure le fait d'être bien entraînée. Lorsque le chemin devient plus raide et caillouteux, la tâche se complique cependant. J'ai un moins bon rendement et mon avance commence à s'étioler. Peu avant le sommet, Esther est revenue, m'a passée et lâchée. Dommage ! Mais tout n'est pas joué. Je reviens dans la descente et lui colle aux basques. Le deuxième prix de la montagne approchant, je me dis que j'ai une chance. J'accélère un peu mais Esther, piquée au vif, répond instantanément et me mine droit derrière. Je ne la reverrai plus. 

J'avance toujours, mais moins vite. Après deux heures de course, mes jambes deviennent déjà plus lourdes. Lorsque nous attaquons la deuxième longue bosse en direction de la Grande Scheidegg, je n'ai déjà vraiment plus la fraîcheur du début. Et mes forces continuent à baisser. Je m'accroche comme je peux et passe les multiples épingles à cheveux le nez dans ma roue, impatiente que ça se termine. C'est long. Et une fois au col, il faut continuer à grimper ... et c'est plus raide ... et c'est plus dur ... et je vois Ariane qui fini par revenir. Après 3h de course déjà, je m'élance dans la longue descente qui nous ramène au village. La partie sommitale est plutôt acrobatique et je m'éclate dans les cailloux, très en confiance et plutôt agile dans les difficultés. Je reviens sur quelques concurrents que je passe avec satisfaction. Une fois dans la forêt, le chemin se rétréci et je suis ralentie par deux coureurs que je ne parviens pas à dépasser. Le groupe de derrière revient et Ariane profite de la petite montée suivante pour me devancer et s'échapper. Malheureusement, je n'ai pas récupéré beaucoup de jus et je ne la reverrai plus non plus.

 Nous sommes maintenant de retour à Grund. Je récupère un bidon que j'avais déposé au bord du chemin et m'élance dans la troisième difficulté du jour, la montée à la Petite Scheidegg. 11Km pour un peu plus de 1000m de montée. Je suis cuite, mais d'expérience, je sais que ça ne sert à rien de m'exciter, et que de toute façon, j'arriverai au bout. Je suis surtout concernée par le maintien de ma place sur le podium. Andrea Ming est quelque part derrière, elle est en forme, et même si je ne la vois encore pas, elle a tout le temps de revenir. Je donne ce que j'ai. Après 25 minutes de montée, un panneau indicateur : Chers cycliste, il vous reste 650m d'ascension avant le sommet :-) Quelle gentillesse !!! Un peu dépitée d'être encore si peu montée, je reprends mon courage à deux mains et continue d'appuyer sur ces foutus pédales. La route en dessous est souvent visible assez loin, et je ne vois toujours pas Andréa. Ouf. 25 minutes de plus, nouveau panneau : 300 mètres à gravir. Le chemin devient raide, de plus en plus. Je vois depuis un bon moment l'hôtel au sommet. Il est encore malheureusement bien petit. Toujours personne derrière. Dernier panneau : 200 mètres de bosse pour 1.5 km de distance. J'ai encore la lucidité de faire des maths, et ça fait du 15% de moyenne, sans compter la portion plate que je vois un peu plus haut !!! Alors je regarde mon compteur, et je comprends finalement pourquoi je suis à moins de 5km/h. J'ai de plus en plus souvent les yeux dans le dos. Mais à force de minutes où je joue à l'équilibriste en ne parvenant pas à donner plus de 40 coups de pédales minutes, je finis par voir de plus en plus d'Asiatiques, de poussettes, de gens qui font des selfies et je finis par basculer une dernière fois vers Grindelwald, non sans avoir bu un grand verre de coca au dernier ravitaillement. Depuis là, presque que de la descente. Je ne demande pas mon reste, fonce le plus vite possible, avale les deux derniers coups de cul sans broncher, et remonte avec bonheur le dernier raidar entre Grund et Grindelwald, pour conserver, très satisfaite au final, une très jolie 3e place avec 3 minutes de marge.

Première découverte réussie de ce magnifique parcours, cette année baigné sous le soleil d'un été radieux. Me voilà rassurée, je suis en forme, juste peut-être partie un peu vite ;-)


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