Nous y sommes ... Depuis le temps que l'on parle de cette première édition de la Jura Bike Marathon !!! Que ce soit pour le cross-country ou pour la longue distance, les gens sont venus en nombre et ça fait plaisir
En tant qu'invitée, j'ai tout de suite mis cette échéance dans la liste de mes objectifs principaux. Dans ma tête, je me suis entraînée pour gagner. Mais je dois avouer que les événements de ces derniers dix jours ne m'ont pas mis très en confiance. Tout d'abord, Ilona est présente. Elle apprécie les courses longues et m'a mis une belle raclée le 18 mai à Ursy. En plus, il y a Bettina Janas qui s'est inscrite dernièrement et elle m'a également battu plusieurs fois l'automne dernier. Et pour compliquer le tout, j'appréhende passablement le parcours. J'ai fait la reconnaissance le dimanche précédent et le chemin m'a paru interminable et incroyablement exigeant pour une course en Suisse à cette période de l'année. Je sais que j'étais fatiguée ce jour-là, mais il n'empêche que ça ne sera pas de la tarte !!!
C'est donc un peu nerveuse que je me rends sur la ligne de départ à 8h50. Passablement de cyclistes sont déjà là. Comme à mon habitude, je pose mon vélo dans la zone, l'appuie contre une barrière et file au toilette. J'ai largement le temps et ressors tranquillement, pour voir que plus personne n'est là !!! En fait, nous étions alignés derrière la l'arrivée :'-). Il me reste donc 4 minutes pour passer un petit pont, remonter tout le peloton installé le long de la rivière et retrouver mes concurrentes. L'incident me fait rire et me détend un peu. Une minute plus tard, nous sommes en route.
Je pars bien, sans m'exciter. Bettina est rapidement loin devant et je reste avec Ilon. Nous jouons au chat et à la souris sur les premiers 10 kilomètres. Dès la première montée plus roulante et régulière, elle accélère le rythme. Je me fais quelque peu distancer, mais rien qui ne m'empêche de revenir un peu plus tard dans des portions plus raides. Je trouve un tout bon rythme, la pompe et les jambes suivent bien, je distance petit à petit Ilona et revient, un peu surprise, sur Bettina. Mon manque de confiance passe aux oubliettes. Je continue à mettre les gaz et bascule en tête au sommet du Suchet. Pour rester la plus légère possible, j'ai opté aujourd'hui pour rouler en semi-rigide. Bettina est en tout-suspendu. Elle me reprend mes 20 secondes d'avance et nous nous retrouvons ensemble au bas de la deuxième et dernière longue bosse. Je sais que je suis plus rapide à la montée. Je pars directement au train et ne lésine pas sur l'énergie dépensée pour mettre un maximum de temps entre elle et moi. La fin du parcours est compliquée, avec des descentes scabreuses et un retour le long de la rivière. Elle sera plus performante sur son vélo. J'estime qu'il me faut au moins deux minutes d'avance au sommet pour pouvoir tenir le choc.
Je suis avec un compagnon de route fort sympathique. Il m'encourage par sa présence, je le stimule pour qu'il tienne le coup. Ainsi, le temps passe un peu plus vite. Dans la dernière ascension vers la Dent de Vaulion, je peux bien voir la route qui serpente en dessous de moi. J'ai du mal à voir Bettina, ce qui veut dire que j'ai une belle avance. J'avale le dernier portage à fond les manettes et m'élance de bon coeur dans la descente. Quelques relances, des portions techniques, de la boue, des glissades, ... je m'en sors super bien. Nous rejoignons le parcours du cross-country. Il reste quelques kilomètres. Rien n'est joué. Ne voulant surtout pas me faire enfumer juste avant l'arrivée, je m'arrache encore dans les trois derniers coups de culs qui terminent de me scier les jambes. C'est à la limite des crampes que je rejoins l'Orbe, navigue sur les racines de la berge, zigzague sur les contreforts de la rivière et regarde de plus en plus souvent derrière moi, soulagée à chaque fois d'être toute seule. Heureuse, sonnée, un peu incrédule, je passe la ligne d'arrivée en levant les bras, fière de ma journée et de tout le travail effectué durant les premiers mois de l'année. Et puis je me pose, et j'attends. 4 minutes avant de voir Bettina, un peu plus de 5 avant Ilona. La saison s'annonce bien ! Youhouhou !!
Merci à Bernard Maréchal, mon entraîneur de toujours, pour avoir su cette hiver me faire progresser encore.
Une immense bravo à tous les participants à cette course relevée. Il faut le faire en fin de printemps.
Et merci à tous les bénévoles et organisateurs qui ont mis sur pied cet événement. Il a tout pour devenir un rendez-vous annuel à ne pas manquer !!
