Aujourd'hui, nous passons entre les gouttes :'-)
C'est en début d'après-midi que je me rends dans la très belle région du Gibloux. Telle une sentinelle, sont antenne se voit de loin. Elle attire d'abord mon regard, et d'ici peu, je ferai tout pour la rejoindre au plus vite.
Après une échauffement d'une trentaine de minutes sur les routes du coin, je rejoins la ligne de départ. J'y retrouve des visages connus, pas vus depuis longtemps et cela me fait bien plaisir. Nous aurons certainement le temps de tailler une bavette une fois le parcours avalé. C'est ma première participation à cette course et je suis ravie d'y être. Ilona Chavaillaz est là, il me faudra aller vite pour être devant, mais je suis en forme, reposée et motivée.
A 15h, le départ est donné. Nous nous élançons en peloton pour une première boucle. J'ai pris connaissance sur carte du parcours et du dénivelé. Les 8 premièrs kilomètres devraient être assez plats. Je pars directement à fond et prends la tête chez les dames. Le but est de rester bien placé, le plus à l'avant possible, pour éviter les chutes et me retrouver avec de bons rouleurs si besoin. Nous tournicotons dans les champs, serpentons dans les bois, je suis les roues et les piquets pour me retrouver à mon point de départ 17 minutes plus tard. Les jambes sont bonnes et je suis toujours première. Mais je me méfie car Ilona est constante et me rattrappe souvent en chemin.
Une fois Estavayer-le-Gibloux traversé, la route commence à prendre de l'altitude. Rien de très régulier encore, mais suffisamment pour que je puisse trouver mon rythme de croisière et commencer à passer quelques messieurs, avantagée par mon poids plume. Ceux-ci ne manquent cependant pas de revenir à ma hauteur dans les plats. Je sais que nous attaquerons le Gibloux par le Sud-Est. Etant toujours au Nord, il nous faut encore contourner la bosse. Après 45 minutes de course, j'ai confirmation par un autre coureur que nous sommes au pied de la bosse. Maintenant, c'est objectif "Antenne". Plus vraiment besoin de réfléchir, il faut simplement appuyer sur les pédales. J'aperçois Ilona un peu plus bas. J'ai de l'avance, mais pas assez pour me pavaner. Je donne le maximum pour augmenter autant que possible mon avance dans la montée. Nous sommes 4, je suis bien entourée, et toujours super motivée. Après une partie raide sur un sentier de forêt, nous débouchons sur une route goudronnée. Un lacet, un faux-plat, une petite descente sur chemin, pour atteindre l'épingle à cheveux qui nous mène sur la crête. Même si les arbres nous cachent l'objectif , je sais que se sommet est maintenant un peu moins de deux kilomètres droit devant. Le hic, c'est que c'est raide :'-). Alors je m'accroche, un coup de pédale après l'autre, à la recherche du maximum d'adhérence possible pour ne pas devoir poser pied. Il y a plein de monde le long du chemin, c'est super sympa, et leur encouragements me poussent en avant. Un palier, je lève le nez, regarde un coup derrière, personne. Deuxième palier, je lève le nez, cherche sans succès l'antenne au devant. 3e palier, je lève le nez, et ne voit que mes copains d'échappée. Il faudra attendre le haut du 4e pour tout à coup me retrouver, toute surprise, pile sous la masse métallique de ce monstre médiatique.
Sourire aux lèvres, je m'élance dans la descente. Boueux mais pas excessivement technique, le tracé fluide et joueur me permets de me faire plaisir tout en restant concentrée pour ne pas me casser le nez. Il reste une dernière bosse à gravir. Deux kilomètres d'une ascension régulière. Je ne lâche rien. Chaque coup de pédale efficace me rapproche un peu plus de la victoire. Et c'est avec une marge suffisante que je peux apprécier mais sans me déconcentrer les derniers kilomètres de ce parcours magnifique.
Un grand merci à l'équipe d'organisation ainsi qu'à toutes les personnes qui nous ont aiguillé, abreuvé et encouragé le long du chemin. Vous êtes la condition sine qua non de cette belle journée.
